A l'heure où les pays s’affairent à préparer la COP 21, il est intéressant de porter notre regard sur les pays ou les régions qui se sont engagés pour assurer une réelle protection de l'environnement et qui y sont parvenus. L'île Samso, petit territoire insulaire danois, peut se vanter d'être la première île au monde à être 100% renouvelable. En matière d'agriculture, c'est le Bhoutan qui peut être considéré comme un exemple puisque l'utilisation de pesticides est désormais interdite. Si ces pays s'inscrivent comme des pionniers en la matière, d'autres États ont néanmoins fait de la protection de l'environnement une priorité. L'Union Européenne s'est engagée depuis plusieurs années à faire de l'efficacité énergétique l'une de ses priorités.


I. L'exemple de Samso : 100 % d'énergies renouvelables


L'île Samso est une île danoise située à l'est du Jutland dans le détroit de Kattegat, elle compte près de 3700 habitants. Cette île est désormais célèbre puisque l'intégralité des énergies employées sur le territoire sont renouvelables. Il s'agit majoritairement d'énergie produite par les éoliennes mais également, à hauteur de 10 %, d'énergie solaire. Le système de chauffage est également écologique puisqu'il s'agit d'un système de chauffage urbain qui envoie de l'eau chaude à l'ensemble des foyers. Ce système est alimenté par trois sources principales : de la paille locale, des copeaux de bois et des panneaux solaires thermiques. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les sources d'énergies ne sont pas inconstantes sur l'île. Le Danemark a énormément contribué au développement de l'éolien sur son territoire, notamment grâce aux aides d’État.. Actuellement, il est le premier pays au monde à utilisé de manière aussi importante les énergies renouvelables, et notamment l'éolien.

L'efficacité énergétique est au cœur des priorités de l'Union européenne depuis plusieurs années mais malheureusement plus de deux tiers des pays européens n'ont pas encore transposé la directive 2012/27/UE sur l'efficacité énergétique dans leur législation nationale. Or, cette directive européenne a pour but de rénover le parc immobilier européen et d'établir de nouvelles normes pour les marchés publics et les audits d'énergie. Selon les analyses de la coalition des économies d'énergie, seuls le Danemark et l'Irlande ont mis en place des plans d'action crédibles. Les autres États membres n'ont pas présenté de programmes crédibles quant à l'objectif contraignant fixé par le texte, à savoir enregistrer une économie d'au moins 1,5 % sur la consommation d'énergie finale tous les ans. Le Comité de liaison énergies renouvelables (CLER) a dénoncé l'application partielle de la directive en France auprès de la Commission européenne.


II. L'exemple du Bhoutan : Pesticides interdits & Bonheur National Brut


Le Bhoutan, ce célèbre petit pays niché au cœur de l’Himalaya, est un véritable précurseur en matière de protection de l'environnement. Ce pays a toujours cherché à se développer de façon progressive et durable, il est aux antipodes des sociétés d'où règnent surconsommation, pollution et pesticides. Depuis quelques mois, le Bhoutan s'est engagé afin de supprimer progressivement les produits chimiques et à passer à une agriculture 100 % biologique d'ici 2020. Comme l'a expliqué le ministre de l'Agriculture « Le Bhoutan a décidé de s'engager dans une économie verte à la lumière de l'extraordinaire pression que nous exerçons sur la planète », il a ajouté que les récoltes pouvant devenir immédiatement bio ont été identifiées ainsi que celles pour lesquelles un retrait progressif de l'utilisation des produits chimiques, comme le riz. Actuellement, le Bhoutan est le seul pays au monde à avoir interdit strictement l'utilisation de pesticides sur l'ensemble de son territoire.

Depuis 1972, le roi du Bhoutan a déclaré que le « Bonheur National brut est plus important que le produit intérieur brut ». Le Bonheur National Brut s'appuie sur quatre piliers : la conservation et la promotion de la culture bhoutanaise, la protection de l'environnement, la bonne gouvernance et le développement économique responsable et durable. D'ailleurs, l'ONU s'est fondé sur l'expérience économique bhoutanaise pour créer la journée mondiale du Bonheur.

La prise en compte de nouveaux indicateurs dans la définition des politiques publiques a été reprise par l'Allemagne où neuf indicateurs complémentaires au PIB ont été élaborés dans trois domaines différents : la qualité de vie, l'écologie et l'économie. Plus récemment, la France a elle aussi envisagé de prendre en compte d'autres éléments dans la définition des politiques publiques. En effet, le 29 janvier 2015, l'Assemblée Nationale a adopté en première lecture la proposition de loi pour la prise en compte de nouveaux indicateurs de richesse dans la définition des politiques publiques. Les députés à l'origine de cette proposition de loi relèvent que le produit intérieur brut (PIB) apprécie positivement toute création de valeur monétaire, il est donc surtout approprié pour les biens et services marchands valorisables à leur prix sur le marché. Par exemple, une catastrophe naturelle telle que la tempête Xynthia, sera évaluée de manière positivement dans le PIB en raison des richesses créées lors de leur réparation. Par conséquent, la vision de notre société délivrée par le PIB est faussée c'est pourquoi les députés estiment que de compléter le PIB avec d'autres indicateurs permettrait d'avoir « une vision plus globale et plus juste de l'état de notre société ». Ces nouveaux indicateurs de richesse sont notamment des indicateurs d'inégalité, de qualité de vie ou de développement durable.


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BIBLIOGRAPHIE :


- http://www.assemblee-nationale.fr/14/rapports/r2505.asp

- http://www.euractiv.fr/sections/energie/samso-lile-100-renouvelable-et-energetiquement-independante-312971

- http://www.euractiv.fr/sections/energie/bruxelles-va-sevir-contre-les-mauvais-eleves-de-lefficacite-energetique-313279

- http://energiakademiet.dk/en/fossilfri-o/