Tout d'abord, rappelons que SENDAI est une ville d'un million d'habitants et qu'elle se situe au nord-est du Japon, environ 350 km de Tokyo. Le 11 mars 2011, à 2h46 heure locale, un séisme avait frappé la ville et beaucoup d'autres archipels. Le séisme a été suivi d'un tsunami avec des vagues d'environ 10 mètres de haut et d'un incendie déclaré dans la centrale nucléaire d'Onagawa. Un barrage, en outre, avait cédé dans la région de Fukushima et plus de mille morts et des disparus avaient été recensés (1). Autant dire, que la ville de SENDAI reste le choix idéal de l'ONU pour l'organisation de cette cérémonie.

Si la ville de SENDAI reste donc très symbolique dans le choix de la ville organisatrice de cette cérémonie, le thème de l'eau en est l'élément fondamental dan la perspective de prévention.

Rappelons ensuite que la Conférence de SENDAI fait suite au cadre d’action de Hyogo pour 2005 – 2015 dont le thème était intitulé « pour les nations et des collectivités résilientes face aux catastrophes ». La Conférence s’était tenue du 18 au 22 janvier 2005 à Kobe (Japon). Son but était d’instaurer la résilience des nations et des collectivités face aux catastrophes par une réduction considérable des pertes dues aux catastrophes d’ici 2015. Les pertes peuvent être aussi bien en vie humaine qu’au niveau du capital social, économique et environnemental des collectivités et des pays (2). L’objectif de SENDAI est donc de faire le bilan de la mise en œuvre du cadre d’action de Hyogo (2005-2015) pour la réduction des risques de catastrophe et d’adopter sous l’impulsion du Japon qui en assure la présidence, un nouveau cadre pour l’après 2015. L’enjeu est planétaire. Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU a qualifié la rencontre d'« affaire de chacun » (3).
En effet, selon le rapport onusien sur la réduction des risques (GAR15) rendu public le 4 mars, l’impact économique des catastrophes naturelles évoluerait entre 238 et 190 milliards d’euros par an et 42 millions d’années de vie sont perdues chaque année entre 1980 et 2012.

L’eau source de tous les malheurs ?

La question prise au pied de la lettre est quelque peu iconoclaste tant les vertus de la matière reste louable, aussi bien à l’échelle du monde qu’au fil des temps. Ne dit-on pas « l’eau source de vie » ?
Partant de l’étude que 90% des catastrophes sont liés à l’eau, d’ici 2025, 1,8 milliard de personnes vivront dans des pays ou des régions où la pénurie d’eau sera totale. Ainsi la question de l’eau doit être prise en compte dans les plans de préparation et de réponse aux crises et aux catastrophes naturelles au niveau national et international.
Dans cette optique, la Conférence sera le lieu d’échange d’expertise en matière de gestion et de prévention des catastrophes naturelles liées à l’eau. Concernant la France, un événement parallèle, « Paris sauvé des eaux ou la prévention des inondations » se tiendra le lundi 16 mars de 13h à 16h organisé par le Ministère de l’écologie en partenariat avec l’OCDE. L’objectif, c’est de faire partager les mesures de prévention d’une probable crue de la Seine, comparable à celle de 1910 et qui pourrait toucher plus de 5 millions de personnes dans l’agglomération parisienne et causer jusqu’à 30 milliards d’euros de dommages, d’après l’étude de l’OCDE. Le message lancé est donc celui-ci : plus Paris se prépare, moins Paris reste vulnérable (4)…




BIBLIOGRAPHIE :

(1) Le séisme au Japon a fait plus de mille morts et disparus : http://www.liberation.fr/monde/2011/03/11/le-seisme-au-japon-a-fait-plus-de-mille-morts-et-disparus_720898

(2) Cadre d'action de Hyogo : http://fr.wikipedia.org/wiki/Cadre_d%27action_de_Hyogo

(3) L’ONU cherche à prévenir les risques naturels : http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/03/14/l-onu-cherche-a-prevenir-les-risques-naturels_4593520_3244.html#L4PXOaXWwQOGKgHu.99

(4) Événement parallèle : Paris sauvé des eaux ou la prévention des inondations : http://www.developpement-durable.gouv.fr/Evenement-parallele-Paris-sauve.html