Les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) ont bouleversé notre époque, transformant en profondeur nos échanges et le partage de l’information. Logiquement, il serait facile de penser que la dématérialisation serait bon pour l’environnement car moins de déplacements, plus d’efficacité dans la gestion des flux et donc diminution de notre empreinte écologique. Cependant, Internet représente un moyen de communication très énergivore.

Malgré la virtualité, ce système repose sur une infrastructure bien réelle et polluante.

A titre d’exemple, un email emprunte un chemin de câble de cuivre pour rejoindre les serveurs du quartier dans lequel on habite. Ensuite, il sera traité une première fois dans un data center de la région pour ensuite traverser l’Atlantique en direction du data center de l’hébergeur de messagerie notamment Gmail, Yahoo ou Hotmail. Puis, le chemin inverse sera effectué pour se retrouver dans la boite mail du destinataire qui peut tout aussi bien être un simple voisin. En effet, un mail parcourt en moyenne 15.000 km entre son origine et sa destination.

Ce cheminement, par l’intermédiaire de ces data centers aura provoqué une forte demande en énergie électrique. A l’intérieur, on y retrouve des centaines de serveurs qui fonctionnent en continue. L’énergie électrique est utilisée pour traiter les données, permet le refroidissement des serveurs ainsi que la multiplication de tous les serveurs nécessaires en cas de panne.
En termes de fiabilité, l’exigence de ces serveurs équivaut à celle des hôpitaux car toute éventuelle panne doit être anticipée et évitée.

Par ailleurs, la conservation de donnée est une autre source de pollution. A titre d’illustration, un mail simple avec une pièce-jointe envoyé représente l’éclairage d’une ampoule basse consommation de forte puissance pendant 1 heure soit 24 Watt/heure.
Or, en 1 heure, dans le monde, pas moins de 10 milliards de mails sont envoyés ce qui équivaut à 50 Giga Watt/heure ou encore la production électrique de 15 centrales nucléaires pendant 1 heure ou encore 4000 Aller/Retour Paris New York en avion.

Concernant le stockage à distance de données, un mécanisme appelé « cloud » ou « nuage » en français, est un espace de stockage en apparence infini, sans frontière réelle, accessible et disponible sur n’importe quel terminal possédant un navigateur Web. Il y a une dématérialisation dans les datas centers du monde entier en consommation électrique croissante. Google estime la consommation de consultation du cloud ponctuelle à 0.0003 kWh.
Cependant, ce n’est pas représentatif car l’énergie est nécessaire pour un stockage des données en continu, 24h sur 24H. De plus, il faut également inclure l’énergie requise pour fabriquer les composants des serveurs et la construction des data centers.

Selon le Digital Power Group, les NTIC consomment aujourd’hui pres de 10% de l’électricité mondiale.
La majorité des datas centers se trouvant aux états unis, sont alimentées par des centrales à charbon et représentent la moitié de la production électrique du pays. En moyenne, il consomme en une journée autant que 30 000 habitants de foyers types européen. C’est très dommageable car la combustion du charbon est responsable de plus de 50 % des émissions de gaz à effet de serre parmi les énergies fossiles. La France elle se situe en 4ème position.

Selon l’Université de Melbourne, ce n’est pas la création du « nuage » qui génère le plus de consommation d’électricité mais l’accès à tous les points individuels autrement dit le Wifi. Ces bornes sont allumées en permanence. Au total, l’Industrie des technologies de l’Information et de la communication serait responsable de plus de 2 % des émissions de CO2 mondiales. Tout comme le big data explose en termes de poids, ce chiffre risque d’augmenter dans les années à venir.

Voici donc quelques conseil pour limiter l’impact sur l’environnement : il est préférable d’envoyer des mails faciles à lire ; optimiser la taille des documents en pièce jointe en favorisant les fichiers compressés, les images en PDF basse résolution et les liens hypertextes à la place d’un document ; supprimer les pièces jointes qui peuvent être attachées au message quand une réponse est faite à un correspondant ; conserver que les mails nécessaire en effectuant un tri régulier de sa boite de réception ; installer un anti spam et enfin simplifier les requêtes web en privilégiant la mise en place dans les favoris « des sites préférés ».