La journée africaine de l’environnement, rebaptisée depuis 2012 Journée Wangari Maathai lors du 18ème sommet de l’Union africaine, en hommage à la défunte écologiste kenyane, en l'honneur de qui un prix continental a été créé. Le Sommet a reconnu la professeur Maathai comme une personnalité émérite et créé le "Prix Wangari Maathai pour les réalisations remarquables en matière de préservation de l'environnement et de la biodiversité". Le prix est attribué aux personnes qui se seront distinguées dans leur engagement à préserver l'environnement.

Dans cette optique, la Journée Wangari Maathai a été instituée par l'Union africaine en vue d'informer et de susciter la prise de conscience des décideurs, des populations et des différentes catégories d'acteurs concernés sur les questions essentielles de protection de l'environnement du continent.

L'incinération symbolique de l'ivoire pour sensibiliser au trafic

La cérémonie de la journée mondiale s'est ouverte par un événement anecdotique. En effet, le président kényan Uruhu Kenyatta avait présidé mardi les célébrations par l'incinération de l'une des plus importantes saisies d'ivoire afin, dit-il, de dénoncer le trafic illicite des espèces sauvages. Le stock d'ivoire a été brûlé dans le Parc national, en présence des Agences des Nations-Unies à Nairobi, des organisations internationales de l'environnement, de représentants de corps diplomatiques et d'autres acteurs clés de la préservation de l'environnement. (1) S'il faut rappeler que la célébration de la journée africaine de l'environnement, rebaptisée journée Wangari Maathai, est aussi la journée de la vie sauvage, l'occasion nous est offerte de montrer la menace d'extinction qui pèse sur certaines espèces sauvages victimes de braconnage du fait de leur ivoire. Il ressort d'un article que nous avons consulté qu'en 2011, 23 tonnes d’ivoire illégal a été saisi, ce qui représente 2500 éléphants. L'étude de l'article nous montre qu'en Afrique du Sud, le braconnage de rinhocéros a atteint un chiffre record de 448 animaux tués. (2)

Les femmes au cœur des problématiques environnementales

Pendant que nous fêtons la journée mondiale de la femme, ce dimanche 8 mars, l'occasion nous est donnée de mentionner le rôle qui est le leur dans la protection de l'environnement. Il est en effet, démontré que la majorité des populations des pays en développement sont plus fragiles face à la pauvreté, à la perte de la biodiversité et à l'épuisement des ressources naturelles et que l'utilisation de celle-ci à un rythme effréné entraînant de graves conséquences sur ces populations feraient des femmes, les premières victimes. Toutefois, bien que campées dans des rôles informels, elles possèdent une connaissance et un savoir-faire qui leur sont propre selon une étude de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture en 2010. (3)

Dans un contexte socio-culturel africain où la répartition des tâches selon le genre, pousse les femmes à rester au foyer, la prédominance masculine contribuant beaucoup à exclure les femmes et à l'accaparement du processus de protection des ressources naturelles par les hommes.
Par ailleurs, si les programmes de développement se sont toujours focalisés sur une perception technicienne et ont valorisé des solutions sectorielles, les mentalités ont évolué et de nombreux acteurs du développement ont pris conscience de la nécessité d'adopter une approche, non plus restrictivement agronomique ou forestière mais plutôt participative. (4) C'est précisément dans cette logique que s'inscrit cette journée mondiale de l'environnement à Nairobi.

Le désintérêt médiatique de la journée africaine de l'environnement

Le constat qui nous a frappé, de prime abord, en essayant d'écrire un article sur cette journée est tout simplement qu'il y a une absence presque totale d'articles relayant la cérémonie. Préférant patienter quelques jours plus tard, dans l'espoir de trouver matière à commenter ou à relayer, notre désespoir ne sera que grandissant. Nous nous sommes rendus compte que même le site de l'Union africaine, à l'origine de la cérémonie, ne la mentionnait pas sur son site. La question est donc celle-ci : pour qui et pourquoi cette cérémonie est-elle organisée ? pour les ministres, fonctionnaires et diplomates ou pour une réelle cause nécessitant l'implication du peuple ? La question prise dans ce sens semble pertinente puisqu'elle permet de se demander si la question environnementale est une priorité en Afrique, l'urgence alimentaire passant prioritairement dans beaucoup de pays. Nous savons, par contre, que l'Afrique, si elle n'émet pas beaucoup de gaz à effet de serre (3%) en subit beaucoup et qu'elle ne peut se soustraire à la problématique de la protection de l'environnement, ce d'autant plus que, le Maroc décrochant l'organisation de la COP 22, les africains seront au cœur du leadership dans les prises de décision concernant l'environnement.




BIBLIOGRAPHIE :



(1) « Journée Wangari Maathai 2015 au Kenya » :  http://www.afriquejet.com/actualites/16350-journee-wangari-maathai-2015-au-kenya.html

(2) « LES ESPÈCES SAUVAGES SUR LE MARCHÉ » par Mlle Anelyse Halberda
http://juristes-environnement.com/article_detail.php?id=1891

(3) « FEMMES, ENVIRONNEMENT ET DÉVELOPPEMENT DURABLE
UN LIEN QUI RESTE À TISSER »
https://www.usherbrooke.ca/environnement/fileadmin/sites/environnement/documents/Essais2011/Robert_A__12-07-2011_.pdf

(4) « Essai socio-anthropologique de la participation des femmes à la protection et à la conservation des ressources naturelles: cas des femmes de la communauté rurale de Gandon (vallée du fleuve SENEGAL) » http://www.irec.net/upload/File/memoires_et_theses/512.pdf