Dans les années 1960 , l’Alberta commence à puiser dans l’or noir que renferme son sous-sol. Fort McKay est situé à 435 kilomètres au nord-est d'Edmonton, dans la forêt boréale de la municipalité régionale de Wood Buffalo. Les natifs de Fort McKay étaient bien présent avant la ruée vers les sous-sols. Une partie du nord-est de la province abrite la troisième réserve mondiale de pétrole. Les réserves prouvées du Canada, en incluant les réserves conventionnelles, totalisent 173 milliards de barils, ce qui place le pays en troisième place au monde après le Venezuela et l'Arabie saoudite.

L’extraction de ces sables bitumineux a fait la fortune de la région, et personne n’imagine son déclin malgré la chute des prix du pétrole.

Les gens sont attirés à Fort McMurray, en Alberta, en raison de l'étendue des perspectives de carrière offertes dans l'industrie des sables pétrolifères.


Cette production massive a des effets nocifs sur l'environnement , en effet; elle émet de 3 à 4,5 fois plus de gaz à effet de serre que le pétrole conventionnel, et a déjà rasé 800 km2 de forêt boréale. La production entraine la disparation de la faune et la flore: tel que des espèces comme le caribou où l'eau qui voit son niveau s'abaisser dangereusement.

Le président américain Barack Obama a opposé mardi 24 février 2015 son veto à un texte voté par le Congrès républicain autorisant la construction de cet oléoduc, un projet de 8 milliards de dollars (7 milliards d’euros) vieux de 6 ans et porté par la société TransCanada. Cet oléoduc doit acheminer le pétrole canadien tiré des sols de l' Alberta vers l'industrie pétrolière américaine . Les Etats-Unis sont le principal importateur des hydrocarbures produits au Canada qui représentent 28 % des importations américaines en la matière selon l’Agence internationale de l’énergie. Le blocage du projet a conduit les compagnies pétrolières canadiennes à envisager des alternatives à Keystone XL, vers la côte ouest, face aux clients asiatiques, comme vers la côte est, en direction de l’Europe. Mais elles se heurtent également à des obstacles liés à l’environnement.

En effet, la production de ce pétrole tiré des sables bitumineux est sujet à controverse car il est beaucoup polluant que la production du pétrole conventionnelle.


Les habitants , les anciens de la réserve, se souviennent avec nostalgie de la vue avant l'implantation de l'industrie. Dayle Hyde, membre de la communauté qui en est aussi la chargée de communication raconte « Un jour, des habitants sont allés voir si les pièges à lapins avaient été efficaces. Ils n’ont trouvé ni lapin ni piège. La forêt avait été rasée ». Les habitants voient leur paysage transformé ;Dans les années 1980, la réserve n’avait pas l’eau courante et Dayle Hyde a été pris de colère en apprenant qu’il y a eu une fuite toxique dans la rivière en provenance des installations voisines de Suncor. Le groupe pétrolier n'ayant averti la population que beaucoup tard , la population a continué a utilisé l'eau, pouvant se contaminer.


Depuis, la communauté étudie minutieusement chaque nouveau projet de construction, évalue les moindres dommages faits à ses habitants et, quand ceux-ci sont inéluctables ils négocient les compensations financières. Les habitants deviennent des enquêteurs, l'industrie pétrolière ne faisant pas d'enquête d'impact sur l'environnement, ou comme le montre les faits elle s'en soucie guère. La ruée vers l'or noir, vers l'argent tout simplement prend le pas sur la santé et le bien être des populations. La pêche a totalement disparue des habitudes régionales. De plus, des irruptions cutanées sont apparues comme L’eczéma qui ici est devenu endémique, observe le docteur John O’Connor, chef du service de santé de Fort McKay .Le médecin lance des alertes l’alerte sur les possibles liens entre la pollution industrielle et un taux élevé de cancers rares observés.

A Fort McKay, on se méfie désormais autant du gouvernement que de l’eau du robinet.

Les industriels mettent en avant la réhabilitation d’une poignée d’anciens sites miniers rendus à la nature, espérant que la biodiversité y reprenne ses droits. Les émissions de gaz à effet de serre par baril ont diminué dans les années 2000 pour atteindre entre 73 et 83 kg de CO2 par baril contre 35,2 kg pour le pétrole conventionnel produit au Canada. La production n’a cessé de croître, anéantissant tout effet bénéfique sur l’environnement. « Les sables bitumineux vont être la cause principale de l’échec canadien en matière d’engagements climatiques », atteste M. Asadollahi tandis que le docteur O’Connor s’inquiète de la décision européenne, en décembre, d’ouvrir la porte à l’importation de ce pétrole non conventionnel.


Le projet Keystone XL attendra encore pour le bien de l'environnement et pour les habitants qui souhaitent retrouver leur paysage d'antan ainsi que le développement naturel de la faune et de la flore. L'or noir se retrouve contre les premiers peuples. La bataille va se révéler rude mais si les habitants ne font rien , cette terre continuera à devenir un vaste supermarché du pétrole.