Il y a un an, le 30 janvier 2014 se tenait la Conférence donnant lieu à la Charte de Bruxelles pour la création d’un Tribunal Pénal Européen relatif à l’environnement et à la santé. Initiées par de nombreuses associations, cette charte est désormais ouverte à la signature. Cette initiative avait pour objectif d’envoyer « un signal fort à la communauté internationale », selon les propres mots de la députée européenne Corinne Lepage.
Ce mouvement citoyen vise l’extension du mandat de la Cour pénale internationale aux crimes environnementaux. Cela rejoint l’objectif de création à l’échelle nationale, du préjudice écologique pour permettre une réparation directe de l’environnement sans l’intermédiaire d’un préjudice à l’homme, afin notamment de faire face aux catastrophes environnementales. En outre, les parties signataires soutiennent la création d’un nouveau crime d’« écocide » en tant que cinquième crime contre la paix.
Cette initiative n’a pas encore abouti mais elle s’inscrit dans un contexte plus général qui petit à petit commence à porter ses fruits à l’instar d’Interpol.

Interpol poursuit de nombreuses initiatives relatives à la protection de l’environnement : elle reprend un mode de fonctionnement utilisé pour la localisation et l’arrestation de personnes recherchées pour des crimes graves, pour les crimes commis contre l’environnement. En effet, le crime organisé et les mafias se diversifient et investissent désormais le crime contre l’environnement car, sur le plan des sanctions pénales, elles sont beaucoup moins élevées que ne le sont les peines relatives à la détention de drogues.
Il s’agit de l’opération Infra Terra (International Fugitive Round Up and Arrest) lancée le 6 octobre 2014. Cette opération est la première en date pour l’organisation mondiale de police à destination spécifique de criminels pour atteinte à l’environnement à l’échelle mondiale. Elle fait suite aux opérations antérieures « Infra-Americas » et « Infra-SEA » concernant respectivement l’Amérique et l'Asie du Sud-Est. Les atteintes prises en compte sont très diverses telles que le déversement illégal de déchets ou le trafic d’espèces sauvages. Concernant cette dernière catégorie, on peut souligner le cas du tigre sauvage dont le nombre serait estimé à 2600 bêtes. Sur ce cas, le projet Predator a été créé spécialement à cet effet. Bien que le tigre soit situé au sommet de la chaîne animale, il est menacé par l’homme pour ses prétendues vertus médicinales. L’autre point innovant de l’opération Infra Terra est qu’elle tend à investir le citoyen à cette cause en sollicitant l’aide du public dans le recueil d’informations sur les suspects ciblés.
Les autres initiatives d’Interpol sont diverses et s’étendent sur de nombreuses domaines tels que la protection d’espèces animales menacées et de l’environnement marin, les infractions relatives aux forêts, et le trafic de déchets électroniques.

D’autres organisations internationales s’investissent. On ne peut omettre de citer le Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (PNUE) et le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) qui travaillent de concert pour la protection de l’environnement, notamment au cours de l‘initiative en.lighten Éclairage efficace pour les pays émergents et en développement de 2012. Le PNUE créé à la suite de la Conférence des Nations-Unies pour l’environnement de 1972, le FEM créé en 1991 organisme finançant des projets relatifs au changement climatique, la dégradation des sols, la biodiversité.
Le PNUE se distingue par ces initiatives propres. Actuellement se déroule, le prix SEED 2015 qui récompense les start-up éco-entreprises africaines intégrant des avantages sociaux et environnementaux dans leur modèle commercial. Au-delà de la récompense, de 5000 USD, c’est le retour médiatique pour les progrès menés par ses entreprises que recherche le PNUE.
L’initiative la plus médiatique doit bien être celle-ci. Depuis plus de 30 ans a été initiée la journée mondiale de l’environnement, célébrée annuellement chaque 5 juin. Elle a pour but de mettre en lumière un enjeu environnemental, la dernière étant « Élevez votre voix, pas le niveau de la mer » en écho au risque de disparition de certaines îles du fait de l’augmentation du niveau de la mer.
En ce sens, un débat sur la création d’une organisation mondiale de l’environnement a été lancé il y a déjà 10 ans sans pour autant aboutir, du fait des réticences permanentes pour concrétiser ce projet. Les plus fervents opposants sont les Etats-Unis et les pays du Sud. Si les premiers craignent les contraintes pouvant peser sur leur développement technologique, les seconds craignent pour leur développement général par l’imposition de normes environnementales trop exigeantes. Néanmoins, cette organisation constituerait un forum de négociation permanent, facilitant ainsi la conclusion de nouveaux accords multilatéraux environnementaux. Elle pourrait ainsi établir un soutien au PNUE, car des moyens propres pourraient lui seraient alloués.

Il ne s’agit pas de juger de l’effectivité des initiatives mais de souligner leurs nombres croissants, par des organisations pour qui cela ne constituaient pas le domaine de compétence. Interpol étant une organisation de police, le PNUE une émanation de l’Organisation des Nations Unies. Le point commun à toutes ces organisations est qu’elles ont toutes pour objectif la paix. On peut donc en déduire que les enjeux environnementaux et plus particulièrement les atteintes à l‘environnement sont des conditions pour la paix mondiale.

Bibliographie :
http://www.corinnelepage.eu/lancement-de-la-charte-de-bruxelles-pour-la-creation-dun-tribunal-penal-europeen-et-dune-cour-penale-internationale-pour-lenvironnement/
http://www.interpol.int/fr/Internet
http://www.unep.org/french/
http://www.senat.fr/rap/r03-233/r03-233_mono.html