Soucieuse d’assurer une autonomie énergétique corollaire d’une autonomie politique et financière l’Algérie a procédé à l’exploitation d’une ressource naturelle importante dont dispose ses sous terrains, le gaz de schiste.
L’Algérie est la troisième réserve mondiale, l’essentielle des gisements sont basé dans le sud dans les régions de Timimoune et Ain Salah.

En date du 28 décembre 2014, la première flamme de l’exploitation du gaz de schiste voit le jour dans la wilaya de Tamanrasset (sud de l’Algérie), et cela après un premier cout d’envoi pour l’exploration en date du 21 mai 2014, une première loin de réjouir les algériens.

Les inconvénients d’une telle initiative sur l’environnement sont plus importants que les avantages. Quel impact pourrait avoir l’exploitation du gaz de schiste sur l’environnement dans le sud algérien ?



I- Les intérêts économiques de l’exploitation du gaz de schiste en Algérie


L’Algérie constitue la troisième réserve mondiale en matière de gaz de schiste récupérable, estimé par le département américain de l’Energie (D&E) à 19800 milliards de m3, il représente 10% des réserves mondiales, derrière la Chine et l’Argentine.

A travers l’exploitation de cette richesse naturelle, l’Algérie espère d’un côté continuer à garantir l’accès de ses citoyens au gaz avec des coûts raisonnables, et sur le plan international, l’exportation de cette richesse naturelle va garantir des revenus en devise qui vont contribuer à la construction du pays.

Néanmoins l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste engendrent des couts très élevés, ce qui a conduit l’État algérien à y consacrer une enveloppe financière très importante pour des résultats incertains.

Selon ALNAFT , Agence Nationale pour la Valorisation des Ressources en Hydrocarbures, cette technique utilisée pour l’exploration et l’exploitation de ce gaz non conventionnel engage des coûts financiers considérables, ils sont dix fois plus importants que ceux déployés pour le pétrole ou le gaz conventionnel, à titre d’exemple , un forage classique effectué pour l’extraction de gaz sur Hassi R’mel coute jusqu’à 10 million de dollars, le prix de l’exploration du gaz de schiste est six fois plus élevé soit 60 million de dollars, sachant qu’il est possible de découvrir des gisements qui ne sont pas rentables financièrement dont la durée de vie ne dépasse pas cinq à six années.

En plus des coûts qu’engendrent l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste, des enjeux environnementaux énormes sont mis en jeux.



II- Des enjeux environnementaux non négligeables


Afin d’exploiter le gaz de schiste on utilise la technique de fracturation hydraulique (fracking) qui consiste en une fissuration massive d’une roche au moyen d’injection d’un liquide sous pression. Le liquide étant généralement l’eau.
Cette technique apporte une double atteinte à l’environnement :

D’un côté, la diminution des ressources en eau : le sud algérien est connu pour être aride, l’eau manque à tel point que les citoyens lui voue un culte annuel « le culte de l’eau », la technique de la fracturation hydraulique nécessite le déploiement d’une importante quantité d’eau, ce qui engendre par conséquence la diminution de cette ressource.

De l’autre côté, à cause des produits chimiques utilisés pour la soustraction, une pollution des nappes phréatiques est inévitable, et le problème du manque d’eau va s’accentuer, car il sera infecté par cette pollution.

Les spécialistes algériens appellent à la transition énergétique, à la sensibilisation de la population, et pourquoi pas à développer de nouvelles techniques pour extraire l’huile de schiste sans fracturation hydraulique, en utilisant par exemple la perforation pneumatique qui est entrain d’être développée par l’entreprise CHIMEAR ENERGY.

Face aux autorités algériennes dont le ministre des énergies et des mines ainsi que la ministre du développement durable confirme que cette exploitation n’a aucune conséquence néfaste sur les nappes phréatique, l’opinion publique dénonce un trop grand risque écologique, les citoyens se sont rassemblés à la capital Alger afin de stopper cette exploitation.





sources:
http://www.energymed.eu/2014/07/21/algerie-42-milliards-pour-booster-la-production-de-petrole-et-de-gaz/

http://www.rfi.fr/afrique/20150126-algerie-contestation-s-etend-contre-exploitation-gaz-schiste-sud-in-salah/