C'est à la France que reviendra la responsabilité de présider la 21ème Conférence des Parties (COP) qui se déroulera à Paris, fin 2015, et qui vise à réunir 195 Etats membres de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC).

Lancée en 1992 à Rio de Janeiro, l'issue de celle-ci "sera le lieu d'un succès ou d'un échec historique".

Les enjeux y afférent sont majeurs puisqu'il s'agit d'aboutir in fine, à un premier accord universel et contraignant sur le climat, afin de limiter l'augmentation de la température globale planétaire, à moins de 2°C.


En effet, compte-tenu des préoccupantes prévisions de réchauffement annoncées dans le dernier rapport du GIEC (groupe intergouvernemental d'experts sur le climat), situées entre 3°C et 5°C, parvenir à l'adoption d'un tel consensus n'est plus une option, mais bien une nécessité absolue.

Cependant, en dépit de la bonne volonté de certains Etats, force est de constater que jusqu'à présent, aucune avancée concrète n'a été mise en œuvre relativement à ce rassemblement.

Aussi, on peut légitiment penser que cette 21ème conférence s'inscrira dans la lignée des précédentes et ne mènera pas à un engagement effectif de la communauté internationale.


Le premier obstacle réside dans le fait que les pays du monde sont divisés en deux classifications hermétiques, correspondant aux pays riches et aux pays en voie de développement.

Cette catégorisation issue du protocole de Kyoto qui en 1997 identifia la Chine, l'Inde, ou encore le Brésil, parmi les pays en développement, est un frein évident à une quelconque possibilité d'évolution comportementale positive, de la part de ces gros pollueurs. En effet, aucune obligation ou sanction liées à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, ne leur est opposable.


La seconde barrière concerne l'indépendance des politiques énergétiques conduites par chaque Etat.

Divers pays tels que la France ou le Brésil, usent d'un mix énergétique: dans le premier la politique énergétique s'assoit sur le nucléaire, quand dans le second, on fait appel à l'hydroélectricité. D'autres en revanche, tels que les Etats-Unis, les pays de l'OPEP, la Chine, l'Inde ou la Russie, comportent un mix carboné.

La disparité des sources de production énergétique selon les pays, empêche la prise de mesures applicables de façon homogène et équitable.


Le troisième potentiel frein, tient à l'absence de toute autorité mondiale susceptible de centraliser les quotas de CO2.

L'ampleur de l'action de la COP21, est d'autant plus incontestable que chaque Etat a davantage foi en la réduction d'émissions de gaz à effet de serre de la part de son voisin, que sur son propre territoire: chacun ayant d'un point de vue économique, intérêt à laisser l'autre agir pour lui.

Au sein de l'hexagone, on se projette via des engagements basés sur le volontariat et non répréhensibles dans l'hypothèse d'un dépassement. Une législation aussi légère n'aura à l'évidence, pas d'impact en termes de prise de mesures environnementales par les Etats.


Enfin, la quatrième difficulté est afférente à tout un chacun, puisque c'est refondre notre modèle social, revoir notre façon de quotidiennement consommer, dont il est bien question. L'enjeu ici, est d'autant plus conséquent que d'après les recommandations du GIEC, il est impératif de diminuer les émissions de CO2 de 40 à 70% pour 2050. Dès lors, il en va de la crédibilité de chaque Etat de rendre sa population écoresponsable, afin que celle-ci adopte rapidement un comportement combattant instinctivement le réchauffement planétaire.


Ainsi, il est légitime de penser que la COP21 n'aura probablement pas, de nouveau, l'effet escompté au sein des mesures qu'il faudrait véritablement prendre, au regard de l'urgence de la situation.

La COP20 qui s'est déroulée à la fin de l'année dernière, à Lima, n'a pas permis d'ériger ne serait-ce que l'esquisse d'un nouvel accord. Or, il va de soi que repousser sans cesse l'adoption de dispositions internationales contraignantes et réelles, ne rendra au final, la lutte contre le réchauffement climatique que plus complexe à mettre en place.