Ce document intervient deux mois après la tenue de la conférence environnementale de novembre 2014. Adoptée en comité interministériel pour le développement durable avant d’être dévoilé par le Premier ministre et la ministre de l’écologie devant le Conseil national de transition écologique, la feuille de route du Gouvernement adopte une série de mesures pour « verdir » l’automobile : la fin des subventions aux projets de centrales à charbon, lutte contre le diesel, l’octroi d’un certificat vert adossé aux pare-brises et d’un bonus.

Tout d’abord, la France supprimera l’assurance-crédit à l’export des centrales à charbon sans stockage de CO2 avait affirmé le Premier ministre, annonce que la ministre de l’écologie devra compléter en présentant un calendrier complet de retrait. Il faut noter, au passage, que seuls les projets prévoyant le captage et le stockage de CO2 pourront continuer à bénéficier des garanties publiques françaises à l’export vers les pays en développement.

Ensuite, des aides à la conversion des vieux diesel iront jusqu’à 10000 euros pour l’achat d’un véhicule électrique et jusqu’à 6500 euros pour un hybride. Ces aides entreront en vigueur au 1er avril. En sus, de ces aides pour les véhicules électriques et hybrides, une prime de 500 euros a été prévue pour les ménages non imposables souhaitant remplacer leurs vieux diesel par un véhicule essence neuf ou d’occasion.

Pour finir, un certificat de qualité sera apposé avant l’été, selon le Premier ministre, sur les pare-brises des véhicules afin d’identifier les voitures les plus propres. Pour ce faire, il ressort de la feuille de route que plusieurs certificats de couleurs différentes seront créés en fonction des seuils d’émissions polluantes des véhicules. Parmi des avantages, le propriétaire pourra circuler même en cas de circulation alternée et dans les zones de circulation restreinte ou pouvoir emprunter les couloirs de bus.

Il ressort de ces mesures qu’ « après la religion du diesel, le culte de l’électrique » comme le fait savoir Vincent MICHELON, journaliste du site d’information en ligne metronews.com. La question est de savoir si le pari de l’électrique, et donc du nucléaire par extenso, est crédible. Le nucléaire offre t-il suffisamment de garanties écologiques pour dépenser autant d’argent sur les véhicules électriques ? La question est d’autant plus importante qu’en 2009, après le Grenelle de l’environnement, l’incitation était d’acheter diesel. En l’espace de si peu de temps, les convictions auraient-elles changé ?