« Le bisphénol A ne présente pas de risque pour la santé des consommateurs de tous les groupes d’âge ».

Alors que le Bisphénol A est interdit dans les biberons de lait européen des nourrissons depuis 2011 en raison de ses effets néfastes sur la santé humaine, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) vient de publier un avis contraire innocentant ce composé. Cette affirmation parue dans un communiqué de presse le 21 janvier 2015 a suscité de vifs débats en France où composé est interdit des contenants alimentaires depuis le 1er janvier 2015.

Rappelons que le bisphénol A (BPA) est un composé utilisé dans la fabrication industrielle des plastiques, en tant que monomère du polycarbonate et en tant qu’additif des les résines époxy. On en retrouve par conséquent dans la fabrication d’un grand nombre d’objets courants comme les lunettes, les bouteilles plastiques, les biberons, la vaisselle mais également dans les revêtements intérieurs des boîtes de conserves, et les canettes.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) complète cette liste en y ajoutant les bonbonnes d’eau en polycarbonate, identifiées comme une source importante d’exposition au bisphénol A. De même que les tickets thermiques (tickets de caisse, reçus de cartes bancaires….), où la présence de bisphénol A peut conduire à des situations d’exposition à risque dans le cadre professionnel.
Le domaine alimentaire contribue ainsi à lui seul à exposer plus de la moitié de la population. Or, ce composé chimique est un perturbateur endocrinien suspecté d’avoir des conséquences sur le système reproducteur et le métabolisme de l’Homme.

Par ailleurs, la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, n’a pas manqué de témoigner sa surprise face à un tel communiqué. En effet, l’Autorité européenne affirme dans un premier temps, que le bisphénol A serait sans conséquence pour la santé des consommateurs, mais réduit parallèlement le seuil journalier en deçà duquel cette substance serait sans danger.

Selon le Pr Henri ROCHEFORT, épidémiologiste en santé publique et ancien directeur de l’Institut de recherche en santé publique (IReSP), « les opinions exprimées ne sont pas très différentes, tous le monde s’accorde sur le risque potentiel, mais les experts ne tombent pas d’accord sur l’impact des faibles doses : c’est le vieux débat entre endocrinologues et toxicologues ».