Un Français achète environ six fois plus d’équipements électriques ou électroniques qu’au début des années 1990. La raison ? Des fabricants peu scrupuleux en perpétuelle quête de bénéfices.

En effet, il s’agit pour ces derniers de réduire délibérément la durée de vie des biens et des produits après une certaine durée d’existence afin d’inciter les consommateurs à racheter ce même produit.

Il existe différentes variantes d'obsolescence programmée.
Tout d'abords, le défaut fonctionnel. Il s'agit du cas où l'appareil devient inutilisable en raison d'une pièce qui ne fonctionne plus. Si prix de la réparation excède le prix de l'appareil neuf, cela incitera le consommateur à racheter ce produit.

Ensuite, il y la préemption indirecte. Certains produits deviennent obsolètes par le fait que les produits consommables associés ne sont pas ou plus disponibles sur le marché. A titre d'exemple, un téléphone portable sera considéré comme obsolète si sa batterie n'est plus produite.

Une autre variante dite "obsolescence par incompatibilité" est une technique qui consiste à rendre un produit inutile par le fait qu'il n'est plus compatible avec les versions ultérieures. Dans le domaine des logiciels par exemple, le changement de format de fichier entre deux versions successives d'un même programme suffira à rendre les anciennes versions obsolètes puisque non compatibles avec le nouveau standard.

Enfin, il y a l'obsolescence psychologique ou esthétique. Selon l'Ademe, la première cause de non-réparation des produits est l'attrait des consommateurs pour de nouveaux produits, au nouveau design, avec de nouvelles fonctions, des tarifs plus attractifs. C'est souvent le cas en matière de téléphone portable, vêtements etc.

Cependant, toutes ces pratiques ont de fortes incidences sur l’environnement.

D’une part, pour produire toujours plus d’appareils électriques et électroniques, il faut pratiquer l’excavation de grandes quantités de terre engendrant le défrichage des sols, l’élimination de la végétation et la destruction des terres fertiles. Ces appareils nécessitent énormément de terres rares (minerais et métaux) en raison de leur propriété magnétique permettant la miniaturisation.
D’autre part, malgré la directive européenne sur le recyclage des déchets d’équipements électriques ou électronique (2008/98/CE) qui énonce comme prioritaire le réemploi et le recyclage, seulement 2 pourcent sont réemployés et 70 % d’entre eux sont incinérés, enfouis ou traités dans des filières informelles.

La France, dans le cadre du projet de loi sur la transition énergétique adopté mardi 14 octobre 2014 par l’Assemblée nationale, considère désormais l’obsolescence programmée comme une tromperie. Toute entreprise reconnue coupable d’une telle pratique fait désormais face à une peine pouvant aller jusqu’à 2 ans de prison et 300 000€ d’amende. De plus, l’affichage de la durée de vie sera obligatoire pour tout produit d’une valeur équivalente ou supérieure à 30% du SMIC c’est à dire 433,61 euros.
Aussi, le fabricant ou l’importateur de produits sera obligé d’informer le vendeur du moment où les pièces de remplacement essentielles à l’utilisation des produits seront retirées du marché. Et enfin, la loi double la durée de la garantie légale à 2 ans.