La qualité de l'air intérieur dans les bureaux
Par Ngoc-My ABDUL
Correspondante Environnement
SNCF RESEAU
Posté le: 27/12/2014 19:14
A l’occasion de la clôture du projet européen de recherche « Officair » qui a porté sur la qualité de l’air et le confort dans les immeubles de bureaux en Europe, l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI) a fait le point sur les enjeux de cette thématique et les objectifs de la campagne nationale lors d’un atelier tenu au Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) à Paris le 8 décembre dernier.
En effet, le bureau est le deuxième lieu de vie des français à raison de 7 à 8 heures par jour. Et pourtant, l’OQAI n’a recensé que peu d’étude sur les bâtiments de bureaux, alors que ceux-ci ont des spécificités déterminantes pour la qualité de l’air (forte densité d’appareils bureautiques et de mobilier, produits d’entretien des locaux, systèmes de ventilations..). La question de la qualité de l’air intérieur est donc une préoccupation majeure de santé publique, car l’ensemble de la population est concerné.
Le projet européen Officair (On the reduction of health effects from combined exposure to indoor air pollutants in modern offices) a étudié, entre 2010 et 2014, les polluants présents dans l’air intérieur des bureaux de 8 pays européens : Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Pays-Bas, et Portugal. L’objectif était d’acquérir des connaissances sur la qualité de l’environnement intérieur, la santé, et le confort dans les immeubles de bureaux neufs ou réhabilités depuis moins de 10 ans. Ce projet comportait trois phases d’enquêtes de terrain : audit d’immeubles avec questionnaire, mesures approfondies de la qualité de l’air à deux saisons contrastées, et étude d’intervention.
Les résultats du projet révèlent des concentrations de polluants globalement faibles et inférieures aux valeurs de référence, variant selon les saisons : les concentrations intérieures supérieures en été sont le formaldéhyde et l’ozone, alors qu’en hiver, ce sont le benzène, le limonène, le dioxyde d’azote et l’α-pinène.
L’interdiction de fumer dans les bureaux a déjà permis de supprimer la pollution intérieure liée au tabagisme, mais d’autres équipements et activités peuvent tout aussi bien émettre des contaminants chimiques et biologiques dans ces espaces. C’est le cas notamment des ordinateurs, imprimantes, et photocopieurs, sources non négligeables de composés organiques volatils (COV).
L’utilisation des produits d’entretien est également visée, car émetteurs de COV de type alcools, cétones, éthers de glycols, et terpènes pouvant affecter la qualité de l’air intérieur. De même des systèmes mécaniques de ventilation et de conditionnement d’air dans les immeubles de grande hauteur, où il est impossible d’ouvrir les fenêtres.
Faisant suite au projet européen, l’OQAI a démarré en 2013 une campagne nationale sur un échantillon varié d’immeubles de bureaux de plus de 50 personnes en France métropolitaine, visant à dresser un état du parc des immeubles de bureaux en termes de qualité de l’air intérieur, de confort et de santé perçus. Les consommations énergétiques des immeubles sont également renseignées.
Chaque enquête a lieu pendant une journée portant sur la collecte d’informations : confort perçus, mesures de la qualité de l’air intérieur dans 5 espaces de bureaux choisis pour représenter la variété des espaces de travail de l’immeuble, éléments techniques du bâtiment, ses équipements, usages et son environnement.
A l’issue de cette première phase, et selon les résultats obtenus, une seconde phase pourrait avoir lieu en 2016 intégrant des mesures plus complètes des particules, fibres, COV, et aldéhydes, ozone, débits d’air extrait, contaminations fongique et bactérienne, et couvrant, cette fois-ci, une semaine de travail.