Le souci de transition énergétique, permettant de s’inscrire dans le cadre d’une amélioration perceptible de nos modes de vie et répondant au développement durable, est une préoccupation que les Etats de l’Union Européenne commencent à traiter. Dans cette optique, la France est sur le point d’adopter la loi qui y est relative, alors que l’Allemagne a déjà annoncé depuis quelques années sa sortie du nucléaire.

Jusqu’à lors, l’Allemagne était largement présentée comme un modèle de réussite de la transition énergétique, notamment pour son abandon total du recours à l’énergie nucléaire, mais aussi pour son développement très conséquent d’énergies renouvelables comme l’éolien et le photovoltaïque. Il parait important de souligner que ce pays européen a décidé de ne plus utiliser l’énergie nucléaire à la suite de l’accident de Fukushima, pour des raisons de sécurité et de pollution.
Mais l’Allemagne, pour répondre à ses besoins qui n’ont pas décru, a fait le choix de retourner à un mode de production d’énergie connu pour être la bête noire de la réduction des émissions de gaz à effet de serre : les centrales à charbon.
C’est ce changement de cap qui a propulsé l’Allemagne au statut de pays contenant les centrales à charbon les plus polluantes d’Europe selon l’étude du WWF. Cette étude s’attache à lister les trente centrales à charbon les plus polluantes d’Europe. Hors, quatre des cinq premières se situent en Allemagne.
L’association de défense de l’environnement souligne de surcroit que la puissance européenne « consomme plus de charbon pour sa production d’électricité que n’importe quel autre pays de l’Union Européenne » (1).
Enfin, l’organisation souligne le fait que « ces centrales affaiblissent les ambitions climatiques » (1) de l’UE, et qu’il convient, par conséquent, de faire de la « sortie du charbon » (1) une priorité. A une échelle plus large, « 70% des émissions du secteur de l’énergie dans le monde proviendraient des centrales électriques au charbon » (1), ce qui met en avant, selon Pierre Cannet, responsable du programme climat et énergie de WWF France, « l’inefficacité du marché de quotas d’émission » de gaz à effet de serre.
Par ailleurs, l’Australie a autorisé le développement de ce qui devrait devenir « le plus gros gisement de charbon du pays et l’un des plus importants au monde » (2) il y a quelques semaines, ce qui a suscité de vives réactions de la part des défenseurs locaux de l’environnement pour plusieurs raisons. Tout d’abord, ces derniers sont inquiets des conséquences que cette exploitation aura sur les nappes phréatiques, le projet utilisant « des milliards de litre d’eau des nappes souterraines » (2), et sur le réchauffement climatique. De plus, l’acheminement du charbon vers les pays consommateurs se fera par voie maritime, « via la Grande barrière de corail » (2) qui souffriraient, entre autres choses, des « rejets de millions de tonnes de déchets de dragages » (2).

La pollution émanant de la production d’électricité par le charbon ne trouve donc pas seulement ses origines dans le fonctionnement des centrales, mais également dans l’exploitation des mines et le transport de la marchandise.
Il semble qu’un renforcement de la législation internationale en faveur de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et de l’encadrement des transports de marchandises polluantes soit nécessaire pour que les objectifs de transition énergétique ne se révèlent pas inefficaces, voire contre productifs.



(1) Le Monde, L’Allemagne a les centrales à charbon les plus polluantes d’Europe, 23 juillet 2014, http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/07/22/l-allemagne-a-les-centrales-a-charbons-les-plus-polluantes-d-europe_4461337_3244.html
(2) 20 minutes, Australie : feu vert à une immense mine de charbon, les Verts protestent, 28 juillet 2014, http://www.20minutes.fr/planete/1422901-20140728-australie-feu-vert-a-immense-mine-charbon-verts-protestent