Le projet NEMO « New Energie for Martinique over-seas » appelé projet de centrale énergie thermique des mers flottantes, est à la pointe de la technologie mondiale en matière d’énergie renouvelable. Cette technologie consiste à exploiter les différences de degrés entre les eaux chaudes de surface et les eaux profondes froides afin d’obtenir une énergie suffisante pour produire de l’électricité.

La mise en place de l’énergie thermique des mers est une avancée réelle dans l’autosuffisance énergétique des régions ultra périphériques. C’est une ressource propre aux régions tropicales qui peuvent en faire usage toute l’année grâce à leur climat et surtout grâce à leur environnement marémoteur propice.

Le projet NEMO aboutira à la mise en place d’une centrale de production d’énergie thermique des mers, flottante, au large de la ville de Bellefontaine. Elle aura une puissance de 16 méga watts pouvant répondre aux besoins de 35 000 foyers.

Cette centrale marémotrice flottante aura de nombreux points forts. Elle se caractérisera notamment par son absence totale d’émission de gaz à effets de serre. Elle engendrera par ailleurs en Martinique une très forte baisse des coûts de production d’électricité celle-ci n’étant jusqu’alors adossée qu’essentiellement à l’énergie fossile et à l’importation de pétrole.

Si le physicien français Jacques Arsène d’Arsonval a été le premier à mettre en évidence le potentiel d’exploitation des énergies thermiques des océans, c’est un autre français, Claude Georges qui a été le premier à mettre en place un système expérimental de production d’électricité à Cuba, grâce aux différences entre les températures des eaux chaudes de surfaces et des eaux froides plus profondes.

L’exploitation de ce type d’énergie est depuis longtemps évoquée, mais seules des expérimentations avaient eu lieu jusqu’ici, à l’exemple du prototype réalisé à la Réunion en 2010.

Ce prototype de centrale avait été monté à terre par DCNS en collaboration avec l’université Saint-Pierre-de-la Réunion et c’est la technologie des échangeurs de chaleur qui avait été validée.

C’est en faisant valoir les résultats de ce prototype qu’un dossier a été établi au format industriel et qu’un projet impulsé par la Région Martinique a vu le jour.

Ce dossier a enfin été transmis à une commission associant principalement Akuo Energy, en tant que développeur de projet et DCNS en tant qu’industriel et fournisseur technologique d’énergie thermique des mers. Ainsi donc a pris corps l’énergie thermique des mers.

La récente validation de la participation financière au projet NEMO par l’Union Européenne permettra à la Martinique de réaliser la première centrale industrielle d’énergie thermique au monde. Cette aide de 72 millions d’euros fait partie de la vingtaine de subventions allouées à des projets européens énergétiques « climat compatible », par la commission européenne.

La construction de la centrale devrait débuter dans 4ans, et sera certainement source de nouveaux emplois pour sa construction mais aussi pour son fonctionnement.


De manière pratique, l’exploitation de l’énergie thermique des mers consiste à exploiter la différence entre la température des eaux de surface qui ont une température moyenne de 25°, avec celle des de grande profondeur de 5°. Grace à un circuit comparable à celui utilisé dans l’exploitation de l’énergie géothermique(*), cette différence de 20° de température permet ainsi de produire de l’électricité.

L’exploitation de l’énergie sera réalisée à partir d’une plateforme flottante offshore (en mer) et avec une plateforme on shore (à terre) pour transformer l’énergie en électricité. Il est possible d’imaginer d’allier ces plateformes à d’autres activités de processus similaire ou proche comme la climatisation, ou encore la désalinisation.

Quoi qu’il en soit, ce projet innovant et à la pointe des technologies en matière d’énergie renouvelable, rendra les régions insulaire tropicales moins dépendantes des énergies fossiles et aussi plus autonomes quant à la production d’énergie électrique.

Si certains ont depuis longtemps considéré que l’Outre-Mer français n’a pas de véritables ressources à faire valoir dans le commerce international, il semble néanmoins que ces régions possèdent des atouts commerciaux non négligeables pouvant être aussi profitables à la France.

On peut dire enfin qu’avec le deuxième domaine maritime au monde de l’Océan Pacifique à l’Océan Indien, jusqu’à la mer des Caraïbes, les perspectives internationales de vente d’électricité et la valorisation du savoir-faire français s’étendent pour la France.


(*) voir l’article sur la géothermie



SOURCES :


ARTICLE «Où en est-on avec la géothermie aux Antilles? » : http://www.juristes-environnement.com/article_detail.php?id=1589

http://www.martinique.franceantilles.fr/
http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=2&cad=rja&uact=8&ved=0CCwQFjAB&url=http%3A%2F%2Fwww.developpement-durable.gouv.fr%2FIMG%2Fpdf%2FNER_300-_NEMO_cle83d872.pdf&ei=H_gSVPKkBY3Xar2hgrgK&usg=AFQjCNH82hxsiMVeJF3-ZIqbBqFbJTWlVA&sig2=hu443ppoEM55hCGBGuImaw&bvm=bv.75097201,d.d2s
http://www.journaldelenvironnement.net/article/climat-trois-projets-bas-carbone-francais-choisis-par-l-europe,48007
http://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/20140715.OBS3738/energie-thermique-des-mers-l-europe-finance-le-pilote.html
http://www.rtl.fr/actu/sciences-environnement/projet-nemo-une-centrale-flottante-d-energie-thermique-au-large-de-la-martinique-7773144083