La mise en place d’un projet de géothermie en collaboration avec l’île de la Dominique est un moyen pour la Guadeloupe, la Martinique et la Dominique, de gagner en indépendance énergétique. Ce projet permettra à ces deux départements d’outre-mer de baisser significativement leur facture d’électricité. Cela serait d’autant plus appréciable pour ces deux régions qu’elles se trouvent dans un contexte économique très difficile, en témoignent les prix très élevés de la vie dans ces îles ajoutés au chômage endémique.
Cette première avancée énergétique contribuerait sensiblement à la réduction de l’inflation locale des prix.

A titre d’exemple, il convient de savoir que le prix de la bouteille de gaz est en constante augmentation depuis 20 ans. Il en est de même pour celui du carburant en stations-services qui fait des bons de plusieurs centimes deux à trois fois par an. Ajouter à cela, des taxes (Octroi de mer) qui induisent des coûts élevés sur les importations de produits de la métropole. Dès lors, il semble primordial de mettre en place des solutions durables pour contribuer à la baisse générale des prix dans ces régions ultrapériphériques.



Issue d’une coopération régionale entre le Gouvernement de la Dominique, les Régions de la Martinique et Guadeloupe, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie(ADEME), le bureau de recherche géologiques et minières(BRGM), le projet géothermique a été initié en 2003.

La Dominique, petite île volcanique de 80 000 habitants, possède un important potentiel d’utilisation d’énergie géothermique. En revanche la mise en place d’une centrale d’extraction et d’exploitation de cette énergie représente un coût très élevé pour être avancé par le Gouvernement Dominicain, d’où l’intérêt de s’associer avec ses îles voisines.

C’est ainsi qu’une étude préliminaire financée par l’Agence française de développement (AFD) et par l’ADEME a eu lieu en 2005. Cette étude validée par Electricité de France (EDF) a permis de mener à une convention d’exploration [en 2008) permettant par la suite de réaliser des forages d’exploration afin de connaître les capacités de la future centrale, mais aussi une étude de faisabilité environnementale.

Depuis, le début des pourparlers en 2003 et de la mise en place du dossier relatif à la réalisation d‘une centrale géothermique profonde, des forages ont été réalisés entre 2011 et 2012 par la BRGM.

Ces forages ont permis d’estimer une production de 130 mégawatts, représentant cinq fois les besoins énergétiques de la Dominique. Il sera donc possible d’exporter 50 Mégawatts par île française, c’est à dire 80% de la production issue de la géothermie.

Développé en deux phases, ce projet permettrait de rendre le marché de la Dominique autonome à 100% de sa consommation en fourniture électrique (grâce à une centrale locale). La seconde phase consisterait à disposer des câbles sous-marins pour exporter l’électricité de la Dominique vers les Antilles françaises (Guadeloupe, Martinique). L’usage de cette énergie renouvelable est une opportunité pour réduire les émissions de gaz à effets de serres.

La bonne avancée de ce projet a été freinée par la surprenante décision de l’investisseur majoritaire, EDF représenté de sortir de ce projet courant 2013 pour des raisons de coût de production trop élevé. Cet abandon n’a toutefois pas empêché la poursuite de ce projet, grâce surtout à sa reprise par un consortium français.

Le consortium formé notamment d’une filiale de GDF SUEZ, CDC Infrastructure et de NGE Groupe a pu faire part au Gouvernement de Dominique de son intérêt de développer ce projet.

Il convient de préciser que la mise en place de ce nouveau type d’énergie sera également possible grâce aux investissements de l’AFD, du Gouvernement de la Dominique, mais aussi de l’Etat français et des subventions de l’Union Européenne.

L’Etat français par l’intermédiaire du ministre chargé des outremers, Victorin Lurel, a fait part de sa joie de la bonne avancée de ce projet. D’autant, qu’il s’agit selon lui d’un moyen de rendre les îles françaises moins dépendantes de l’énergie actuellement utilisée et parce que sa réalisation permettrait d’aider en sus un pays voisin à devenir durablement autonome en matière d’énergie verte.


L’utilisation d’une énergie renouvelable comme celle de la géothermie est un point positif pour la France en général et en particulier pour les Antilles françaises, puisqu’elle permet de réduire la dépendance liée aux énergies fossiles et s’inscrit dans la pratique du développement durable et solidaire nécessité impérieuse à la survie de notre planète.

Rappelons enfin que l’usage de cette énergie issue de la géothermie est vraiment une opportunité pour réduire les émissions de gaz à effets de serres.



SOURCES :



http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2014/03/21/97002-20140321FILWWW00168-geothermie-projet-de-reprise-en-outre-mer.php
http://www.afd.fr/home/pays/amerique-latine-et-caraibes/alc/antilles-orientales#
http://www.journaldelenvironnement.net/article/aux-antilles-edf-enterre-la-geothermie,34253
http://geothermie-caraibes.org/fr/home-fr/78-articles-geothermie
http://energie.mq/aide-a-linnovation/