Début mars, le ministre des transports, Frédéric Cuvillier a présenté un « Plan d’action pour les mobilités actives » dans le cadre de sa politique de développement de l’usage des modes de déplacement quotidiens « actifs ». Celui-ci, fort de 25 mesures, tend à populariser des modes de déplacements tels que la marche ou le vélo.
Prises individuellement, ces normes disparates ne sont pas forcément lisibles mais, ensemble, « elles forment un ensemble cohérent », assure l'entourage du ministre, qui défend un « triple gain » du vélo, en termes de santé, d'économie et d'environnement.


L'essentiel du plan consiste à fournir aux collectivités locales, principalement les communes, une « boîte à outils » de nature juridique leur permettant d'encourager le vélo.
L’un des axes principaux de ce plan consiste en la valorisation des enjeux économiques liés à la pratique du vélo. La solution retenue par le ministre passe alors par la création d’une indemnité kilométrique vélo pour les trajets domicile-travail.


Cette incitation financière à la pratique du vélo a convaincu 19 entreprises et organismes parmi lesquelles on retrouve banques, assurances, société de conseil et société de transports. Le ministre des transports s’est félicité que pas moins de 10 000 salariés puissent tester ce nouveau dispositif.


Les modalités de ce dispositif sont claires. L’indemnité, versée par l’employeur, est fixée à 25 centimes par kilomètre et n’est pas cumulable avec le remboursement de l’abonnement aux transports publics sauf s’il s’agit de trajets complémentaires tels que l’utilisation du vélo et du train pour un même trajet. « Les transports en commun, mais aussi la voiture, sont indemnisés dans le cadre d’un déplacement entre son domicile et son travail. Ce test grandeur nature nous permettra d’évaluer si ce dispositif peut s’étendre au vélo", justifie Frédéric Cuvillier.


Lancée le 2 juin, l'expérimentation durera six mois au cours desquels des informations seront recueillies auprès des employeurs et des salariés sur :

- l'évolution de la part de déplacements domicile-travail à vélo,

- les modes de déplacements abandonnés au profit du vélo,

- les facteurs favorables ou défavorables à l'efficacité de la mesure,

- l'organisation matérielle mise en place dans les différentes structures.

Cependant, le retour d’expérience des pays comme la Belgique ayant déjà instauré cette indemnité kilométrique vélo ne montre pas de changements massifs dans les comportements. Il en ressort en effet que cette incitation financière doit être mise en place dans le cadre d’une politique globale favorisant l’usage du vélo. Ainsi, la prise en compte des politiques de mobilité active dans l’urbanisme et le logement avec la création de parcs de stationnement pour les vélos dans les immeubles de bureau ou bien par la création d’abri clos et sécurisés pourrait permettre ce changement.


Il est à noter que le précédent plan, présenté en janvier 2012 par Thierry Mariani, ministre de Nicolas Sarkozy, avait fixé un objectif de 10 % de trajets à bicyclette en 2020. La proportion s'élève à 2 % aujourd'hui.


Les résultats seront rendus publics en fin d'année et permettront, s'ils sont concluants, d'envisager une seconde phase d'expérimentation à plus grande échelle.