Le projet, porté par une filiale de SIFCA ( Société Immobilière et Financière de la Côte Africaine) dénommée Biokala et répond au mécanisme de développement propre des Nations Unies. Le projet de la société ivoirienne Biokala permettra de produire de l'électricité à partir de troncs et feuilles de palmiers à huile, selon le site du journal. La Côte d'Ivoire sera dotée en 2015 de la plus grande centrale africaine de production électrique à partir de la biomasse.

Ce projet baptisé " Biovea" prévoit, la construction et l'exploitation d'une centrale de 42 MW à Aboisso (sud-est de la Côte d'Ivoire) pour un coût d'environ une cinquantaine de millions d'euros. Le site utilisera les troncs de palmiers (ainsi que les feuilles) récupérés des plantations villageoises et industrielles d'huile de palme gérées par une filiale de SIFCA, PALMCI.

Le Mécanisme de développement propre (MDP) initié par le protocole de KYOTO fonctionne sur le principe suivant : les pays industrialisés payent (en achetant des crédits "carbone") pour des projets qui réduisent des émissions de gaz à effet de serre dans des nations moins riches. Les pays receveurs (dans le cas de Biokala, la Côte d'Ivoire) bénéficient gratuitement de technologies avancées permettant la mise en place d'installations plus efficaces. Le partenaire international de Biokala est le suisse Mercuria Energy Trading, un géant du négoce de matières premières et de pétrole fondé en 2004 et qui a racheté en 2013 la branche négociant physique de matières premières de JP Morgan Chase.

Lorsque les palmiers sont trop grands, ils deviennent inexploitables et sont donc coupés. Ces 'déchets' verts serviront à alimenter la matière première de ce projet. Ce projet de construction d'une centrale de production électrique à partir de la biomasse a finalisé son tour de table avec l'arrivée des groupes français EDF et Bouygues.
Plus de 300 000 tonnes de biomasse seront utilisées par Biokala pour produire environ 288 GWh d'électricité qui intègreront le réseau national. L'exploitation doit débuter au 4ème trimestre de 2015, avec 21 MW installés, et 21 supplémentaires deux ans plus tard pour un coût d'environ 40 millions d'euros.

Le projet:

Le projet Biokala calque le projet Ghanéen GREL sur la base de la biomasse disponible dans les plantations d’hévéas et de palmiers à huile de SIFCA et de ses partenaires. C'est une initiative importante en raison de la très bonne infrastructure routière du pays et de la logistique des ports d’Abidjan et de San Pedro. La combinaison de plantations d’huile de palme et d’hévéas qui s'y ajoute offre un inventaire de biomasse qui pourra soit être transformé en énergie dans des centrales soit transformé en copeaux pour le marché européen et français en particulier.

Développement durable:

Le projet offre des avantages considérables pour les communautés locales comme par exemple un accès plus facile et plus standardisé aux volumes modestes qui sont traités de façon artisanale pour la fabrication du charbon de bois ou du vin de palme. Le projet créera également pour les communautés locales des sources de revenus supplémentaires du fait de la création d'emplois directs liés à l’extraction, au transport et au stockage mais aussi une amélioration des infrastructures.


EDF et Bouygues entreront également au capital de la société porteuse du projet. Le premier en tant que partenaire technique sur la partie électrique et le second sur la construction. Côté financier, Proparco et DEG sont en proue. Le closing financier est prévu dans un an environ.

Biokala ambitionne de poursuivre l'aventure ailleurs en Côte d'Ivoire et même dans d'autres pays africains, où les centrales électriques à partir de biomasse restent rares. Seul le Kenya en compterait une à ce jour.




Source :

Jeune Afrique