En Europe, où les ressources se trouvent être importantes, les différents pays sont mitigés quant à la possibilité d’utiliser la fracturation hydraulique pour l’exploitation des Gaz Non Conventionnels. Beaucoup de pays n’ont pas encore tranché la question, comme par exemple :

- l’Allemagne,

- la Norvège, où il n’y a encore aucun permis d’exploration attribué soit en raison de la faiblesse des réserves, soit parce que la politique privilégie d’autres énergies,

- la Belgique ; où des études sont en cours,

- ou encore plus surprenant, la Russie, qui rappelons-le, était, avant 2009, le premier producteur mondial de gaz naturel conventionnel. Elle a perdu sa place au profit des États-Unis qui, grâce à l’exploitation des Gaz Non Conventionnels, a vu sa production de gaz augmenter considérablement. Si la Russie ne s’est pas engagée dans cette voie, cela est principalement dû au fait qu’elle ne possède que très peu de ressources en Gaz Non Conventionnels, contrairement à celles des gaz conventionnels.

D’autres pays ont quant à eux tranché la question de la fracturation hydraulique en l’interdisant tout simplement comme :

- la France, avec la loi n°2011-835 du 13 juillet 2011 qui interdit l’exploitation d’hydrocarbure par fracturation hydraulique : nous étudierons le cas de la France plus en détail par la suite (Annexe 5 : La loi n°2011-835 du 13 juillet 2011) ;

- la Bulgarie, qui a également interdit la fracturation hydraulique en raison des risques environnementaux trop importants, tout comme l’Espagne ;

- ou encore l’Italie, qui a indiqué dans sa stratégie nationale n’avoir aucune intention de se lancer dans l’exploitation du gaz de schiste.

De plus, il n’existe pour le moment aucune politique européenne commune sur la question du Gaz Non Conventionnel. En effet, celle-ci continue à diviser : à titre d’exemple, on peut citer un sondage effectué par la Commission européenne en 2013 sur la question « êtes-vous favorable ou non à l’exploitation de gaz et pétroles non conventionnels ? ». Sur 22 000 citoyens interrogés, 2/3 d’entre eux se sont déclarés être défavorables à cette exploitation. La politique énergétique restant du ressort de chaque État, il est donc difficile de mettre en place une politique commune.

Toujours selon l’enquête réalisée par la commission européenne, la France ferait partie des pays les plus hostiles quant à l’exploitation des gaz de schiste, alors que la Pologne serait le pays dont l’opinion publique serait la plus favorable.

La législation encadrant l’exploitation des Gaz Non Conventionnels à l’échelle européenne reste donc faible, même si de plus en plus d’études de faisabilité ont vu le jour à travers l’Europe. Certaines entreprises restent cependant sceptiques et estiment que sans incitation législative comme celles mises en place aux États-Unis, elles n’auraient pas beaucoup d’intérêt à se lancer.