L’éco-conception est un système récent ayant pour objectif de rendre de le moins possible ultimes les déchets, et de ce fait de permettre une meilleure valorisation de ces derniers (I). La publicité de cette démarche passe à travers la labellisation de certains produits et procédés (II), afin de rendre plus transparent et communiquant ce projet, au près des industriels et du grand public.
Mais attention, bien que proches, il ne faut le confondre avec la notion de valorisation des déchets, principe affirmé en 2008 par une directive communautaire. En effet, la directive 2008/98/CE du 19 novembre 2008 est venu affirmer que « toute opération dont le résultat principal est que des déchets servent à des fins utiles en remplaçant d’autres matières qui auraient été utilisées à une fin particulière, ou que des déchets soient préparés pour être utilisés à cette fin, dans l’usine ou dans l’ensemble de l’économie », et considérée comme une valorisation du déchet. Il est de préciser qu’il existe deux types de valorisation, à savoir, la valorisation énergétique qui regroupe toute opération de valorisation par laquelle les déchets sont utilisés pour produire de l’énergie, et la valorisation matière qui regroupe toute opération de valorisation par laquelle des déchets sont retraités en produits, matières, substances aux fins de leur fonction initiale où à d’autres fins.
La valorisation est donc également une politique de développement durable qui depuis les années 2000 apparait comme un moyen de pression et de développement pour les entreprises. Le rapport Bruntland en 1987 (officiellement intitulé Notre avenir à tous - Our Common Future), définit le développement durable comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs » c’est ce qui a poussé les entreprises à s’intéresser aux préoccupations environnementales

I. La définition de l’éco-conception

Gérard BERTOLONI, grand spécialiste des déchets, est arrivé à la conclusion selon laquelle « les déchets ont longtemps été négligés parce que « sans valeur ». Cependant ils sont devenus une préoccupation majeure des politiques, citoyens, élus locaux et industriels en raison d’une montée des préoccupation environnementales et des couts associés à leur gestion ». C’est dans cette option que l’éco-conception a vu le jour.

En somme, ecoproduire, c’est rechercher les leviers de performance au cœur des procédés pour atteindre des objectifs précis et circonstanciés (économie, fiabilité, sécurité, etc.), mais c’est également travailler en transversalité pour mettre en place une culture du progrès continu.
En cela, l’éco-production se rapproche de l’éco-conception. Plus largement, sur la notion de production, il est de considérer la responsabilité élargie qui lui est accordée. Elle est apparue à partir de 1994 (première directive communautaire). Et depuis, au fil des réformes elle ne cesse de s’élargir dans son champ d’application.
Le producteur de produit devra soit instaurer lui même un éco-organisme chargé d’opérer la collecte, le tri et l’élimination des déchets que sont devenus les produits, soit il doit contribuer financière à un tel éco-organisme. Et donc les producteurs, par filières d’activité sont se rassemblés pour constituer cet éco-organisme.

Mais c’est un développement du droit des déchets encore entouré d’un flou important. En effet, le statut des éco-organisme est assez incertain et il y a des incohérences sur le plan juridique. Certains son agrées et d’autres certifiés et d’autres non.
Le but est qu’il y ait tout de même, à terme, de nombreux secteurs soumis à des responsabilités élargies. Car ceci permet d’intégrer la notion d’environnement dès la conception du produit. En effet, sachant que certaines entreprise, dès lors qu’elles sont dans une filière de responsabilité élargie du producteur, il sera bien souvent observé leur choix d’opter pour un éco-organisme.

En conclusion, l’éco-conception est un terme désignant la volonté de concevoir des produits respectant les principes du développement durable et de l’environnement, en recourant, selon l’Ademe (Agence De l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie) « aussi peu que possible aux ressources non renouvelables en leur préférant l’utilisation de ressources renouvelables, exploitées en respectant leur taux de renouvellement et associées à une valorisation des déchets qui favorise le réemploi, la réparation et le recyclage » (Actu-Environnement (2013) citant l’Ademe L’éco conception : solution à la crise ? L’éco conception promise à un bel avenir [archive],2013-04-08, consulté 2013-04-11), dans un contexte qui évoluerait alors vers une économie circulaire.

II. La labellisation liée à l’éco-conception

L’éco-conception nouvellement pensé suit l’ère du temps qui veut que les choses soient communiquées, perçus par les personnes concernées. En ce sens, les labels permettent aux consommateurs de reconnaître les produits plus respectueux de l’environnement avec les meilleures garanties.

Deux labels écologiques officiels ont été créés, la marque NF Environnement, pour la France et l’écolabel européen (reconnu dans les 27 pays de l’Union Européenne). Les objectifs des écolabels officiels sont les suivants, tout d’abord promouvoir la conception, la commercialisation et l’utilisation de produits ayant un impact moindre sur l’environnement pendant tout leur cycle de vie. Le deuxième objectif est de mieux informer les consommateurs de l’impact des produits sur l’environnement. De ce fait, les entreprises utilisant des bouteilles de gaz spécifiques seront davantage informées sur les conséquences de l’utilisation de ces gaz sur l’environnement.

Il est à noter que ces deux écolabels vont de paire avec les systèmes de certification puisqu’ils sont délivrés par l’AFNOR, qui certifie la plupart des entreprises aux normes ISO et OHSAS. La norme qui sera la plus mise en avant dans ce cas de figure est la norme ISO 14001 qui tend à promouvoir le respect et la gestion de l’environnement dans les entreprises à travers un système de management intégré à connotation environnementale.

Ces labels servant alors à distinguer des produits répondant à un certain nombre de conditions spécifiques de production, ou montrent la qualité particulière d’un produit ou d’un service. Ils démontrent une réduction des impacts environnementaux tout au long du cycle de vie des produits.