Un gisement est exploité aussi longtemps qu’il contient d’hydrocarbures dont l’extraction est rentable. Lorsqu’une compagnie décide de ne plus exploiter un gisement, elle doit respecter la réglementation en vigueur, c’est-à-dire qu’elle doit nettoyer et réhabiliter le site pour qu’il retrouve son état initial. En France, les activités liées à l’exploitation des hydrocarbures sont soumises au code Minier.

La loi impose aux titulaires d’un permis de recherche ou d’autorisation de prospection de réaliser les travaux de remise en état et de sécurisation des sites miniers. L’arrêt de travaux fait l’objet d’un long processus administratif, en effet l’exploitant doit proposer au préfet les mesures qu’il compte mettre en place pour réhabiliter et indiquer quel pourra être l’usage futur du site. Ce dossier sera par la suite examiné et approuvé ou modifié, en fonction des recommandations des services administratifs. Une fois les travaux effectués, un deuxième contrôle est réalisé dans le but de vérifier que tout s’est déroulé conformément aux engagements de la compagnie.

Un gisement pétrolier a une durée de vie qui correspond à la période durant laquelle les hydrocarbures sont extraits. Celle-ci varie entre 15 à 30 ans, pouvant même aller jusqu’à 50 ans pour les plus grands gisements d’hydrocarbures. En revanche, pour les gisements situés en mer profonde, la durée de vie n’excède pas 10 ans en raison de coûts d’extraction très élevés. Le cycle de vie comprend plusieurs étapes :

- Le démarrage : qui s’étale sur 2 à 3 ans, et qui consiste à augmenter la production d’hydrocarbures au fur et à mesure que le puits est foré.

- Le palier : cette étape s’étale également sur 2 à 3 ans, la production est stable pendant cette période. La durée peut s’étendre pour les réservoirs de grandes tailles.

- La décroissance : pendant cette étape, la production d’hydrocarbures va décliner de 1 à 10 % par an, jusqu’à la fin de l’exploitation du gisement.

A la fin de l’exploitation, il reste très souvent d’importantes quantités de pétrole et de gaz dans le sous-sol. Ces quantités, qui représentent un challenge pour les compagnies pétrolières, vont être récupérées en partie en utilisant la technique de récupération assistée. Des injections vont donc être faites au sein du réservoir et vont donc permettre de remonter les hydrocarbures en surface. Ce taux de récupération est une donnée importante dans l’exploitation d’un gisement car elles peuvent représenter, et ce notamment pour les réservoirs de grande taille, d’énormes volumes de pétrole ou de gaz.

Quelque fois les quantités prévues de production peuvent être revues à la hausse comme à la baisse. Ainsi le réservoir peut produire 10 à 20 % d’hydrocarbures supplémentaire par rapport aux estimations, ou inversement la production peut être très inférieure ce qui peut compromettre fortement la rentabilité finale de toute l’exploitation. Il existe donc toujours une incertitude lorsque l’on exploite un gisement, même si tout a été mis en place pour affiner au mieux la prévision de production. Des réévaluations régulières d’hydrocarbures sont réalisées pendant toute la durée de vie d’un gisement afin de déterminer la quantité restante que l’on pourra récupérer.

La production d’un gisement va cesser à partir du moment où celle-ci coûtera plus d’argent qu’elle n’en rapporte. Cela peut se produire à différents moments :

- Idéalement, en fin d’exploitation, une fois que la récupération assistée revient trop chère pour que la production soit rentable

- Lorsque, lors de l’extraction d’avantage d’eau sera remonté que d’hydrocarbures. Il faut savoir que lorsque l’on extrait des hydrocarbures, il y a toujours une remontée d’eau résiduelle.

- Lorsque le contexte économique international change et qu’il ne devient alors plus rentable du tout d’exploiter un gisement.

Toutefois, lorsqu’une compagnie pétrolière abandonne un gisement, la vie de celui-ci ne s’arrête pas forcément. En effet, le gisement peut être racheté par d’autres compagnies ou sociétés ou encore être repris par le pays où le gisement se trouve.

Dans tous les cas, une fois que le gisement arrête d’être exploité définitivement, des équipes spécialisées interviennent sur le site pour le nettoyer et le réhabiliter. Ces travaux sont prévus et budgétés longtemps à l’avance, la plupart du temps dès le plan de développement du site. Les sommes nécessaires pour cette réhabilitation doivent alors être provisionnées par la compagnie au fur et à mesure de l’exploitation.

Plusieurs étapes vont se succéder :

- On procédera d’abord au bouchage des puits et au démantèlement des installations. Les matériaux composant les infrastructures sont très souvent recyclés.

- Puis on effectuera un nettoyage complet et minutieux du site, avant de le réhabiliter.

- Enfin, l’environnement initial sera reconstitué autant que possible (même type de végétation,…). Les espaces utilisés pour le forage seront la plupart du temps terrassés, tandis que les réseaux enterrés de canalisations pourront être cédés aux communes ou à l’Etat pour un usage autre tel que l’acheminement d’eaux usées, d’eau potable,… Dans certains cas, pour éviter d’engager des travaux trop coûteux, la commune peut demander à ne pas végétaliser le site, qu’elle destinerait à un aménagement spécifique.

A l’issue de ces travaux, pouvant durer jusqu’à 2-3 ans par site, le terrain est alors restitué à l’Etat, à la collectivité ou à son propriétaire.