Problème de poids pour l'ensemble de la planète, la production intensive des pays industrialisés et le manque de moyens de pays émergents quant à la gestion de leurs ordures sont à l'origine d'une quantité de déchets démesurée.
Cet accroissement des déchets relaye un même danger pour l'ensemble des populations et pour l'environnement en général, à savoir, le réchauffement de la planète. Aussi, comme l'indique le préambule (paragraphe 6) de la Directive-Cadre 2008/98/CE du Parlement Européen et du Conseil du 19 novembre 2008 « l'objectif de toute politique en matière de déchet devrait être de réduire à un minimum les incidences négatives de la production et de la gestion des déchets sur la santé humaine et l'environnement. ».
La pollution et l'effet de serre sont donc en ligne de mir des politiques communautaires et nationales qui tendent par le biais de diverses mesures de prévenir, de diminuer ou tout au mieux de ralentir la pollution.

Si l'on peut attribuer la notion de déchet à l'Antiquité, c'est à partir de 1870 et avec la mise en évidence par Louis Pasteur, du lien fort entre hygiène et santé que la société va basculer dans une réelle prise de conscience de l'importance de la salubrité de son environnement.
Ainsi en 1884, le préfet de Paris, Eugène Poubelle oblige les ménages de la région parisienne à utiliser un récipient spécial munit d'un couvercle pour déposer leurs ordures ménagères, afin que ces dernières soient ensuite ramasser par les services municipaux. Les « Centres de broyage et d'incinération » de Paris en 1896, puis la création des décharges à ordures en 1920 reflèteront l'avènement du traitement des déchets.

La première loi-cadre sur la gestion des déchets est promulguée en juillet 1975(Loi n° 75-633 du 15 juillet 1975 relative à l’élimination des déchets et à la récupération des matériaux.). Elle prévoit l'obligation pour chaque commune de collecter, de stocker ou d'élimination ses déchets et énonce également les prémices de la responsabilité élargie des producteurs (REP) de déchets.
Mais face aux risques de pollution des sols que généraient les trop nombreuses décharges, cette loi sera par la suite modifiée en 1992 par la loi dite (Ségolène) Royal (Loi n°92-646 du 13 juillet 1992 relative à l'élimination des déchets ainsi qu'aux installations classées pour la protection de l'environnement). intégrant alors trois grands objectifs corollaires de la notion de déchet qui font encore écho aujourd'hui, à savoir, le principe de prévention, la valorisation et éviter la mise en décharge.

Ce n'est que plus tard, à la fin du 20ème siècle que la réglementation relative aux déchets ménagers va trouver un écho dans le monde de l'entreprise. L’OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économique) a été la pionnière du principe de la Responsabilité élargie du producteur (REP), lançant dans les années 80 un débat sur l’internalisation des coûts externes associés à la gestion des déchets au sein des entreprises.

La responsabilité de l'entreprise porte sur toutes les étapes de gestion interne et externe du déchet. Elle commence là où le déchet est produit, dès qu'il devient un produit, et elle s'étend jusqu'à l'étape finale d'élimination du déchet, de traitement ou de mise en décharge et reste donc engagée au-delà de la prise en charge du déchet par un éliminateur. L'entreprise est ainsi responsable de tous les déchets générés par son activité, y compris les déchets identiques aux déchets ménagers, même s'ils sont collectés par le service public ou encore les produits usagés issus d'un travail pour un client, dès que celui-ci les lui confie.
Cette responsabilité élargie du producteur va donc prendre une importance plus que considérable dans l'activité de toutes les entreprises, allant jusqu'à dépasser les activités principales de ces dernières et à générer des coûts pouvant être très importants.

En France, c'est donc à partir des années 1975 que l'on voit apparaître une quinzaine de filière liées à la Responsabilité Élargie des Producteurs et dont certaines sont dédiées aux nombreux produits usagés contenus dans les véhicules automobiles. Les huiles de base seront les premiers déchets de l'automobile à être pourvus d'une filière REP, s'en suivra les filtres à huiles, les liquides de frein, et de refroidissement etc.
Parallèlement, les travaux de l’Union européenne ont mis en avant l’importance de certains flux de déchets soit de par leur dangerosité, comme les piles et accumulateurs, soit de par leur quantité croissante, comme les emballages.
Ces flux nécessitant une gestion spécifique et adaptée, l’Union européenne a transcrit cette politique dans deux directives respectivement en 1991 (Directive 91/157/CEE abrogée par la directive n° 2006/66/CE du 6 septembre 2006 relative aux piles et accumulateurs ainsi qu’aux déchets de piles et d’accumulateurs.) et 1994 (Directive n°94/62/CE du 20 décembre 1994 relative aux emballages et aux déchets d’emballages).
C'est donc à la fin du 20ème siècle qu'une véritable gestion des déchets avec une législation appropriée voit le jour.