Les bâtiments ont une très forte empreinte environnementale, il est donc tout à fait logique et légitime que le droit de l’environnement et du développement durable s’intéressent au droit de la construction.

Ainsi plusieurs normes et démarches se sont développées en la matière, certaines sont impératives, d’autres apparaissent comme étant de simples référentielles…
Depuis sa mise en place dans les années 1990, la démarche Haute Qualité Environnementale (HQE) est devenue extrêmement populaire dans le domaine de la construction en France, son pays d’origine.
Promue par l’association HQE, cette démarche est une marque. En effet il ne s’agit pas d’une norme ni même d’un label mais d’une démarche volontaire et donc de ce fait non contraignante.

Portant sur le management de projets de construction ou de rénovation, cette démarche vise à minimiser, et cela à chaque étape de sa réalisation, l’impact de la construction sur son environnement. Elle vise à intégrer par sa mise en place des notions de développement durable. Ainsi l’association HQE, afin d’atteindre ces objectifs, a défini 14 cibles indicatives, portant sur des études de risques et de nuisances et sur la gestion des inconvénients existant.
Une 15 ème cible est en projet depuis plusieurs années déjà, son objectif est de gérer, restaurer et protéger la biodiversité, notion qui semble incontournable et qui demeure pourtant absente.

La démarche HQE vise à répondre à un double objectif : limiter l’impact d’un bâtiment sur l’environnement et également d’améliorer le confort et la santé des usagers d’un bâtiment, conférant ainsi un fort aspect social à cette démarche.
De plus, depuis 2005, cette démarche peut aboutir à une certification de l’ouvrage : en lui conférant la « certification NF ouvrage démarche HQE », une certification confiée par un organisme agréer : l’AFNOR.
Cependant malgré son succès et sa popularité dans le domaine de la construction (des projets ont mêmes vu le jour concernant d’autres domaines..), la démarche HQE n’est pas épargné par les critiques. Ainsi la première d’entre elle porte sur son manque d’objectivité, en effet la marque HQE adhère à l’AIMCC, qui n’est autre que le syndicat des fabricants des produits de construction ce qui n’est pas sans poser certaines questions…
Le conseil national de l’ordre des architectes quant à lui, considère avant toute chose que la démarche HQE n’est pas suffisante, négligeant plusieurs aspects, pourtant fondamentaux tel que le développement durable. Ainsi le conseil national de l’ordre des architectes a décidé dès avril 2005 de quitter l’association HQE. Considérant que la démarche HQE n’est pas assez complète sur des enjeux environnementaux et sociétales (pas de prise en compte d’un aspect culturel) et pas suffisamment stricte en accordant à la construction le précieux sésame lorsque cette dernière satisfait à seulement 3 des 14 cibles existantes.
Pourtant la démarche HQE possède tout de même certains avantages, ainsi il s’agit de la seule démarche au monde qui prend en compte la santé, lui conférant un aspect social unique.

En décembre 2011, l’association France GBT, qui fédère le public et le privé au service du développement de la construction et de l’aménagement durable, s’est vu accorder le statut de membre de l’association World Geen Bulding Concil, cela permettra-t-il de redonner un second souffle à la démarche HQE et lui conférer davantage de clarté et de lisibilité à l’international ? Seul l’avenir nous le dira…